Internet en Bref #56 - Sigma Boy, Clips Musicaux & Community Notes

📃​ EN BREF

• Donald Trump chercherait à faire lever l’interdiction de sortie du territoire de l'influenceur masculinsite et fervent soutien de sa politique Andrew Tate. Arrêté en 2022 à Bucarest pour des accusations de traite de mineurs, de viol et de blanchiment d’argent, l’administration Trump fait pression sur les autorités roumaines pour lever ces restrictions, tandis que le Royaume-Uni demande son extradition pour des accusations similaires.
• Le youtubeur Michou a confirmé sa séparation avec Elsa Bois lors d’un live Twitch, expliquant qu’ils s’étaient éloignés après plusieurs mois de questionnements. Il a dénoncé l’impact négatif des réseaux sociaux sur leur relation, pointant les rumeurs, le harcèlement et la toxicité en ligne, et affirmé qu’il ne partagerait plus sa vie privée de la même manière à l’avenir.
• Pour la Saint-Valentin, Léna Situations s’est associée à Zalando avec sa marque Hôtel Mahfouf. Le pop-up Room 14 a attiré 5000 visiteurs en un week-end, marqué par 800 mariages fictifs et une forte visibilité nationale.

💻​ LES SUJETS DE LA SEMAINE

"Sigma Boy", le tube viral accusé de propagande russe

Un air entêtant, une explosion sur TikTok, une esthétique virile… mais aussi une vague de critiques. La chanson russe Sigma Boy, sortie en octobre 2024, a conquis les réseaux sociaux avec des millions de vues et des milliers de vidéos. Derrière ce succès, des accusations émergent : masculinisme, contenu abrutissant et propagande russe.

Si Sigma Boy séduit, ce n’est pas seulement pour son message, mais aussi pour sa conception. Son format, basé sur des sons répétitifs et des visuels hypnotiques, en fait un produit viral taillé pour les réseaux sociaux. Sa vidéo YouTube, minimaliste, n’a pas empêché une diffusion massive, notamment auprès d’influenceurs pro-russes.

Ce succès fulgurant alimente aussi des soupçons de manipulation. Certains y voient un outil du Kremlin pour diffuser un discours conservateur et nationaliste sous couvert de divertissement. Son compositeur réfute toute intention politique, mais la récupération du titre par des comptes pro-russes entretient les doutes.

L’engouement autour de Sigma Boy a également pris au piège certains créateurs de contenu. Des influenceurs, comme Squeezie, ont été accusés de relayer involontairement un outil de propagande en suivant simplement la tendance. Une polémique qui interroge sur la viralité et son rôle dans la diffusion d’influences géopolitiques

Avec les réseaux sociaux, la fin des clips musicaux ?

Les réseaux sociaux ont complètement changé la façon dont on consomme la musique, et les clips enfont les frais. Avant, ils étaient incontournables pour promouvoir une chanson, quitte à coûter des millions. Aujourd’hui, un simple extrait posté sur TikTok peut suffire à créer un buzz.

Même Beyoncé, qui avait révolutionné l’industrie avec ses visual albums, a changé de méthode. Pour Cowboy Carter, son dernier album, aucun clip, juste des vidéos courtes sur TikTok qui cumulent des millions de vues. Angèle aussi en fait les frais : là où Balance ton quoi dépassait les 100 millions de vues sur YouTube, ses récents clips peinent à atteindre les 30 millions.

Désormais, la viralité prime sur la production. Une chorégraphie sympa, un extrait repris en boucle, et le tour est joué. Charlie XCX et Lola Young ont explosé grâce à TikTok, tandis que les vidéos de concerts, notamment celles de Taylor Swift, font un carton. Pourtant, certains clips très travaillés arrivent encore à tirer leur épingle du jeu, comme Abracadabra de Lady Gaga, qui joue sur l’esthétique et des pas de danse facilement repris sur les réseaux.

Les clips n’ont pas complètement disparu, mais ils doivent s’adapter à cette nouvelle ère où l’instantané et la viralité l’emportent sur la production XXL.

TikTok, Instagram et Beyoncé ont-ils tué le bon vieux clip ?

À l’heure où un simple live formaté pour les réseaux peut suffire à faire connaître un titre, pourquoi investir dans une vidéo léchée, certes, mais qui sera peu vue. Avis de disparition du clip, alors que se tiennent ce vendredi les victoires de la musique.

TéléramaPierre Cloix

Les Community Notes au coeur des stratégies de modération en ligne

Meta a annoncé le lancement des Community Notes sur Facebook, Instagram et Threads. Déjà éprouvé sur X/Twitter, ce système permet aux utilisateurs d’ajouter des annotations sous des publications jugées trompeuses ou mensongères, à condition qu’elles soient validées par d’autres membres. Cette décision intervient alors que Meta assouplit ses règles de modération, un choix qui suscite des critiques.

Pendant ce temps, Elon Musk, à l’origine de l’extension des Community Notes sur X, a annoncé sa volonté de faire marche arrière. Longtemps présenté par lui comme un outil phare de modération participative, il estime désormais que le système est « trop facilement manipulé par les gouvernements et les médias traditionnels », alors même que ces notes corrigent régulièrement des informations erronées. Il n’a pas précisé comment il comptait « corriger » le problème, mais ce revirement intervient après que des Community Notes ont contredit une déclaration de Donald Trump sur l’Ukraine.

L’ancien président américain affirmait que Volodymyr Zelensky était un « dictateur » avec seulement 4 % de soutien, alors qu’un sondage crédible le crédite de 57 % d’opinions favorables. Ces corrections ont visiblement irrité Musk, proche de Trump, qui accuse désormais les médias de manipuler l’opinion et laisse entendre qu’il pourrait restreindre le fonctionnement des Community Notes sur X.

Ce qui devait être un outil de transparence devient finalement une arme politique: Meta les adopte, X les remet en question, et tout cela se joue sur fond de tensions autour de la modération et de la liberté d'expression en ligne.

La meilleure fonctionnalité de X marche si bien que Elon Musk veut la casser

Elon Musk a déclaré que les Community Notes de X seraient « de plus en plus manipulées par les gouvernements et les médias traditionnels ». Le propriétaire du réseau social travaillerait à « résoudre ce problème ». Après avoir poussé les Community Notes sur X, et si Elon Musk les freinait ? C’est ce que laisse

NumeramaHugo Bernard

💎​BONUS

🤔​ EN MANQUE D'INSPI ?

⭐À NE PAS MANQUER EN LIGNE

En février

• SpeeDons 5, du 27 février au 3 mars, marathon de speedrun caritatif organisé par le streamer MisterMV au profit de Médecin Du Monde.
• Sleepless Night, du 28 février au 2 mars, marathon caritatif au profit de l'association Petit Prince qui réalise les rêve des enfants et adolescents malades.

A venir...

• La Voie Pailletetée, du 6 au 8 juin, marathon caritatif organisé par l'association solidarigames au profit de de la cause LGBTQI+
• Streamer4Pride, du 20 au 22 juin, marathon caritatif au profit de SOS Homophobie
• TwitchCon Europe 2025, les 31 mai et 1er juin en live et sur place au Ahoy Rotterdam

💜LA RECO DE LA SEMAINE

Troublante_Acide

Diane, aka Troublante Acide, ou juste Troublante, est une streameuse et développeuseuse de jeux vidéo indépendante. Elle commence son activité sur Internet en mai 2024 pour proposer du contenu en lien avec son métier de développeuseuse, mais décide rapidement de changer de cap pour proposer du contenu politique et engagé.

"À la base je pensais qu’avec ma transition je ne pourrais jamais être streameuse, mais des streameuses trans comme Mouffette et les meufs de Game Dolls Advance m’ont vraiment donné envie de me lancer. Au même moment, Marguerite Stern et Dora Moutot ont sorti leur livre “Transmania” et j’ai complètement vrillé, ça a été mon premier pas dans le monde du react politique", témoigne-t-elle.

Après plusieurs mois compliqués, durant lesquels elle met en suspens ses activités, Troublante décide finalement de revenir sur Twitch en septembre 2024. Avec un humour à la fois piquant (pour ne pas dire acide ^^), sarcastique et un poil provocateur comme on l'aime, Troublante nous parle de féminisme, d’écologie, d’anti-racisme, de sexualité, de la folie (avec un angle antipsychiatrie), d’art et, plus généralement, de pensée révolutionnaire. Elle propose des streams trois fois par semaine, alternant entre react, radio libre, quelques tier lists et, surtout, l’animation de son concept original : le Wokédex. Ce dernier reprend le principe des fiches des Pokémon du jeu, avec des types créés par ses soins, comme gauchiste/nerd, normie/pédo ou encore facho/plante.

Ses épisodes sur Alain Soral, le Raptor et Papacito devraient sortir dans pas longtemps !

À l'avenir, Troublante aimerait lancer de nombreux formats créatifs, comme la Wokistoire, où elle raconterait maladroitement l’histoire de l’humanité depuis ses débuts, avec un angle anti-impérialiste. Il y a aussi Radio Zinzin, où elle parlerait de la folie sous tous ses aspects, avec des invité·e·s.

Pour le premier épisode de Radio Zinzin, elle aimerait par exemple aborder la thématique du suicide.

Mais Troublante n’oublie pas son expertise en tant que développeuseuse de jeux vidéo et travaille en parallèle sur un serveur Minecraft destiné à sa communauté, qui devrait bientôt ouvrir ses portes. En grande hyperactive, elle se consacre également à un projet hors Internet : l’ouverture d’une boutique de vêtements de créateur·rice·s !

Bref, avec Troublante, on a de quoi être troublé·e·s par tous ses projets ! (pas sûre de celle là...)