Internet en Bref #35 - Nikocado, Kaizen & Monnaie Virtuelle
Hello Internet
On se retrouve aujourd’hui pour la veille des actus du 7 au 13 septembre. Voici un tour d’horizon des actus de la semaine et mes suggestions d’articles à lire. Vous trouverez aussi à la fin les recommandations de contenus à voir et à lire et une créatrice à suivre.
🎥 QUOI DE NEUF CHEZ LES CRÉATEURS ET LES CRÉATRICES ?
Le vidéaste Nikocado Avocado est de retour avec une impressionnante transformation physique.
Sept mois après la publication de sa dernière vidéo, le YouTubeur américain Nikocado Avocado (4,28 millions d'abonnés), connu pour ses nombreuses polémiques et ses vidéos de mukbang démeusurés - contenu consistant a se filmer en train de manger et dont le concept a été poussés à l'extrême -, a fait un retour qui n'est pas passé inaperçu. Vêtu d'un tee-shirt rouge moulant, le crâne rasé et surtout le corps très amaigri, celui qui jouait de son obésité et de ses crises de nerfs en vidéo est apparu complètement changé et surtout fier de sa "supercherie". Alors que sa dernière vidéo datant de février 2024 le montrait encore en situation de surpoids, cette impressionnante transformation (moins 113 kilos très exactement) a généré plus de 30 millions de vues en seulement deux jours.
L'homme de 32 ans explique sur un ton supérieur, presque dédaigneux, que tout cela était en réalité le fruit d'une expérience sociale qui a duré plus de deux ans. À travers son discours, on perçoit également son envie de prendre un coup d'avance sur ses haters, qu'il qualifie de "fourmis", dont la présence représentait une bonne partie de son audience.
Si le discours du vidéaste a laissé perplexe de très nombreux internautes, c'est parce que celui-ci a toujours construit ses vidéos autour de contenus chocs pour faire le buzz. Il a énormément mis en scène sa relation conflictuelle avec son petit ami, allant jusqu'à se filmer en train de faire des crises et de pleurer, tout en réalisant des mukbangs toujours plus indécents les uns que les autres. Un autre sujet qui lui a valu beaucoup de haine (et donc de vues) est la mise en scène de sa prise de poids, la présence de son appareil contre l'apnée du sommeil dans ses vidéos ou encore ses déplacements en fauteuil roulant, sans jamais mentionner que la dégradation de sa santé serait due au contenu de ses vidéos. Il aimait d'ailleurs beaucoup répéter que cela était dû à son diabète.
Cette transformation physique si rapide a également suscité beaucoup d'inquiétude quant à sa santé. Perdre autant de poids en si peu de temps n'est jamais anodin, d'autant que la vidéo se conclut par un nouveau mukbang tout aussi obscène que les précédents. Véritable changement de mentalité ou nouveau coup de buzz pour Nikocado Avocado ? L'avenir nous le dira.
Et aussi :
- Le ZEvent réussit une nouvelle fois l'exploit de récolter 10 millions d'euros. Cette année, plus que jamais, le ZEvent a prouvé son influence dans l'Hexagone. Avec la présence de l'humoriste Laura Felpin et des pongistes, les frères Lebrun, l'événement a une nouvelle fois démontré son aura au-delà des frontières du web, devenant un rendez-vous mainstream et grand public.
Jérémy Torres
Pour aller plus loin : France Culture explore les limites de l'évenement souvent décrit comme "le Téléthon d'Internet".
- Kaizen, le documentaire proposé par Inoxtag, a dépassé les 200 000 entrées, malgré une diffusion gratuite de son documentaire sur l'Everest sur YouTube. Le HuffPost est allé à la rencontre de son producteur et de son réalisateur pour découvrir les coulisses du tournage. Un projet qui a nécessité une préparation physique pour toute l'équipe ayant accompagné le vidéaste.
Émilie Rappeneau
Pour aller plus loin : Le vidéaste spécialisé en histoire, Nota Bene, a sorti à cette occasion une vidéo qui propose à la fois un retour historique sur l'ascension de l'Everest, mais aussi une analyse critique des enjeux économiques qui lui ont fait perdre de son mythe de nos jours.
💻 ZOOM SUR LES RESEAUX
L'Australie veut imposer âge minimum pour accéder aux réseaux sociaux
Pionnière en la matière, l'Australie souhaite fixer un âge minimal entre 14 et 16 ans en dessous duquel l'accès aux réseaux sociaux sera prohibé. La loi, portée par le Premier ministre Anthony Albanese, devrait entrer en vigueur avant la fin de l'année, avec l'objectif d'éloigner les jeunes des écrans et de les encourager à pratiquer des activités physiques et sociales "réelles". Les plateformes Instagram, Facebook et TikTok, jugées nuisibles par le gouvernement, seraient concernées par cette nouvelle législation.
Le projet de loi prévoit l'introduction d'un test de vérification d'âge, bien que peu de détails aient été donnés sur la mise en œuvre concrète d'une telle mesure. Si le Premier ministre est plutôt favorable à un âge minimal fixé à 16 ans, et bénéficie du soutien de l'opposition conservatrice, les discussions politiques permettront de définir les contours exacts de cette nouvelle législation.
Plusieurs expert·e·s ont souligné le caractère "imprudent" et "irréfléchi" d'une telle loi, affirmant qu'elle pourrait participer à la marginalisation des jeunes des espaces numériques en les incitant à rejoindre d'autres plateformes moins sécurisées.
Aux États-Unis, un projet de loi similaire fixant l'âge minimal d'utilisation à 13 ans est encore en attente d'examen. En France, Emmanuel Macron a déjà exprimé son soutien à des restrictions du même genre.
LIBERATION
🎮 CA GEEK ?
L'UE s'attaque aux éditeurs de jeux vidéo pour des pratiques trompeuses
La monnaie virtuelle est dans le viseur des organisations de défense des consommateur·rice·s, qui ont annoncé avoir déposé une plainte auprès de la Commission européenne. Ce business très fructueux des achats intégrés dans les jeux a généré plus de 46 milliards d'euros en 2023. Plusieurs éditeurs de jeux vidéo (Epic Games, Supercell, Electronic Arts) sont accusés de tromper les consommateur·rice·s, en particulier les jeunes utilisateur·rice·s, en ayant recours à des monnaies virtuelles (gemmes ou pièces).
Vingt-trois associations dans 17 pays de l'Union européenne ont alerté la Commission européenne sur ces pratiques "parfaitement conscientes", qui visent à exploiter la "vulnérabilité des enfants" pour les inciter à dépenser davantage d'argent sur des jeux freemium (accessibles gratuitement), expliquent les différentes associations. En effet, même si l'accès au jeu est libre, les joueur·euse·s peuvent payer pour personnaliser leur personnage ou pour progresser plus vite grâce à une monnaie virtuelle qu'ils peuvent soit gagner en jouant, soit acheter pour en obtenir plus rapidement. Un procédé dont le prix manque de transparence, car la monnaie virtuelle brouille souvent le coût réel chez les jeunes utilisateur·rice·s. Les nombreuses offres et réductions proposées par les éditeurs sont également un moyen d'inciter toujours plus les joueur·euse·s à consommer.
Plus accessibles que les jeux sur PC ou consoles, les jeux freemium sont devenus ultra-populaires avec le développement des jeux sur smartphone. Certains éditeurs comme Tencent, spécialisés dans le développement de jeux en ligne, ont même fait des jeux mobiles le cœur de leur business. De plus en plus de jeux populaires, comme Call of Duty, PUBG ou Fortnite, ont eu droit à leur version mobile ces dernières années.
SudOuest.fr avec AFP
🖥️ LA RECO VISIONNAGE
PARANORMAL : un divertissement DANGEREUX ?, par Réflexion Basses via YouTube
En résumé : Dans cette nouvelle vidéo, la chaîne Réflexions Basses (que je vous conseille de découvrir) propose une analyse critique des discours et des contenus qui traitent du paranormal. Les phénomènes paranormaux ont envahi YouTube ces dernières années pour devenir une catégorie mainstream à part entière. Les études montrent en effet que le paranormal a toujours davantage intéressé les jeunes que les moins jeunes, en faisant une cible idéale pour adhérer aux histoires et aux discours. Le problème, c'est que ces discours paranormaux ont été massivement repris par des figures et des mouvements politiques d'extrême droite, qui les ont transformés en paniques collectives.
📖 LA RECO LECTURE
Au studio de jeux vidéo Mi-Clos, l’ambiance sexiste et les incohérences de production épuisent, par Lisa Noyal pour StreetPress
StreetPress
En résumé : Le studio de jeux vidéo lyonnais Mi-Clos, connu pour son jeu au petit succès Out There, a fermé ses portes en avril 2024 après des années de mauvaise gestion, d'ambiance toxique et de sexisme. Malgré les alertes données par plusieurs salarié·e·s, aucune mesure n'a jamais été prise. Pire encore, l'une d'entre eux, Émilie, a même été volontairement marginalisée, tandis que d'autres ont souffert de burn-out. La liquidation a résonné comme un soulagement pour certain·e·s, tout en laissant de nombreux·euses salarié·e·s en détresse psychologique. Malgré les dysfonctionnements signalés, l'ex-directeur préparerait l'ouverture d'un nouveau studio.
⭐EVENEMENTS À VENIR
L'Humanité lance sa chaîne Twitch à l'occasion de la fête de l'Huma
Le journal se lance sur la plateforme de diffusion en direct, l'occasion de couvrir des conférences et de diffuser en ligne la Fête pendant les trois jours. Hier, Guillaume Meurice a eu droit à sa chronique retransmise en direct (et disponible en rediffusion). À 13h, retrouvez la militante Angela Davis. Des tables rondes avec des militant·e·s, journalistes et créateur·ice·s de contenu sont également prévues au cours du week-end.
Mike Strachinescu
💜LA RECO DE LA SEMAINE
La créatrice de la semaine est : Science de comptoir
Valentine aka Science de comptoir est une vidéaste vulgarisatrice qui parle à la fois de sciences, d'archéologie et plus largement d'histoire le tout avec humour et légéreté sur sa chaîne YouTube qui compte déjà plus de 100 mille abonné.e.s.
Plus récemment la créatrice a lancé sa chaîne Twitch pour y proposer des lectures d'articles scientifiques et discuter de l'actualité scientifique, toujours avec humour (en témoigne sa bio sur sa chaîne).
Il également possible de retrouver Valentine sur son compte Instagram où elle public de nombreuses vidéos courtes autour de ces mêmes sujets qui la passionnent.
Voilà, c'est tout pour cette semaine ! Si vous avez relevé des coquilles ou des erreurs, n'hésitez pas à me les signaler par mail : artillerietv@protonmail.com.
Mon mail est également ouvert pour toutes recommandation d'événement ou de créatrice de contenu à mettre en avant.
Pour soutenir mon travail, vous pouvez partager ce contenu, vous abonner à ma chaîne Twitch (actuellement en pause) ou encore me faire un don sur Ko-Fi ❤️
Artillerie
